Capter les moments de vie, capter l'univers par la plume, tel est mon souhait. Et l'insatisfaction m'attend toujours, si bien que jamais je ne pourrai m'arrêter d'écrire. Un écrivain satisfait est un mauvais écrivain.

A plume, l'écriture légère, le Stylo,

Rêve de mots imprononçables, pourtant si beaux

La mine est frissonnante et inspirée,

Déflore d'une caresse l'innocence du papier,

Au coin de la bouche, l'auteur,

Trace à l'encre les contours de ton cœur,

En espérant y puiser ta colère et l'amour,

Plume d'oie, de cygne ou de papillon d'un jour,

Tout est assez parfait pour écrire son humeur,

Mais les mots, eux, ne seront jamais à la hauteur !

Le silence existe pour l'écrivain dont l'abysse

De l'encrier vide lui renvoie cette jolie défaite,

De ne pas encore avoir pu décrire cette fête,

Où ta robe était tout aussi de roses que de lys.

Tu étais cette paysanne parmi les princesses,

Et cette princesse parmi les paysannes,

Etais-tu d'or ou de nuit, d'amour ou de tristesse,

Calme au coin du feu ou fumant du Havane ?

Mais les lettres s'entremêlent,

A ne plus savoir d'elles-mêmes,

Réciter leur alphabet et leurs phonèmes !

Ainsi, l'écrivain se perd dans les méandres

De mots aux nuances trop tordues et tendres,

Même la Lune à présent levée,

Semble se moquer de son incompétence,

Pourtant elle n'a pas à se moquer,

Si le poète ne peut sévir contre ses folles assonances,

Que la Lune regarde ses étoiles

Et qu'elle essaye tant bien que mal

De les organiser ou d'en extraire l'obéissance.

Les mots sont fous et quelques fois violents,

Arrachant d'un dernier accent,

Une phrase triste ou passionnée de l'écrivain qui

Vidé de ses émotions, attend dans la nuit,

L'instant où l'amour franchira la porte de papier.